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Journée des doctorants du LICAE !

Publié le 23 janvier 2024 Mis à jour le 23 janvier 2024

Découvrez le (super!) travail des doctorants du LICAE !

Date(s)

le 16 mai 2024

Horaires : 10h-12h15 et 14h-16h15
Lieu(x)

Bâtiment Alice Milliat (S)

10h-11h : Florent LE GAONACH
Étude des interactions entre l’attention, les émotions et la production de mouvements inspirés du pugilat.

L'approche incarnée de la cognition (e.g., Wilson, 2002) défend l'intrication entre la cognition et le corps en action. LeDoux (1996), ou encore Alexopoulos et Ric (2007), ont ainsi montré que des stimuli appétitifs (e.g., « positifs ») et aversifs (e.g., « négatifs ») facilitent respectivement des comportements d'approche et d'évitement. En outre, Koch et al. (2008) ont notamment montré que l'évitement améliore le recrutement des ressources cognitives, se traduisant par de meilleures performances dans une tâche de contrôle cognitif (e.g., tâche de Stroop). Dans deux premières expériences (N=126 et N = 207), nous nous sommes concentrés sur une catégorie spécifique de gestes d’inspiration pugilistique que sont le direct du droit (i.e., approche) et l’esquive (i.e., évitement). Plus précisément, nous avons exploré l’influence de ces gestes sur le focus attentionnel (e.g., locale et globale), le contrôle cognitif ainsi que sur le vécu expérientiel des participants après la pratique. Dans une troisième étude (N= 126) nous avons manipulé la préparation de gestes d’attaque et de défense, et l’influence que ces gestes pouvaient avoir sur le focus attentionnel (e.g., global vs local) et le contrôle cognitif pendant la pratique. Enfin dans une dernière étude (N=126) nous nous sommes intéressés au contexte d’exécution (e.g., combat vs jeu) et à l’intentionnalité associée (e.g., frapper vs toucher), et à la façon dont ces facteurs pouvaient influencer l’émergence de comportements d’approche et d’évitement face à différents stimuli émotionnels.

11h15-12h15 : Benjamin MOUTARDIER
Hypnose, imagerie mentale et sensorimotricité : implications théoriques et appliquées

Depuis plusieurs années, la pratique de l’hypnose fait l’objet de plus en plus de recherches expérimentales afin de mieux comprendre les mécanismes qui la sous-tendent. De façon générale, sa pratique suppose l’utilisation de nombreuses techniques. Parmi elles, les suggestions imaginatives font partie des outils permettant d’induire des changements dans les perceptions et les comportements des sujets. Lors de suggestions imaginatives, il est demandé à un sujet de faire l’expérience d’une situation fictive en faisant comme si elle était réelle (Kirsch & Braffman, 2001). Dans une première série d’expériences, nous avons cherché à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents aux effets de ces suggestions. D’une part, nous avons testé dans quelle mesure les modèles explicatifs des phénomènes d’imagerie mentale sont pertinents pour rendre compte de ces effets. D’autre part, nous avons testé dans quelle mesure certains modèles de la mémoire, notamment le modèle Act-In (Versace et al., 2014), permettent de prédire les effets des suggestions sur la perception et le comportement. Dans une deuxième série d’expériences, nous avons étudié les mécanismes par lesquels des suggestions imaginatives peuvent modifier notre état de conscience. Plus précisément, sur la base des propositions formulées par la « Cold Motor Theory » (Dienes et al., 2020), nous avons étudié dans quelle mesure la modification de notre état de conscience était dépendante du fait de se sentir acteur ou non des mouvements produits par la suggestion. Durant la présentation, nous discuterons des résultats de ces études au regard des théories de la cognition incarnée (Barsalou, 2008, 2020; Wilson, 2002).

14h00-15h00 : Lucas BROUSSARD
Influence de l’outil augmentant la portée du bras sur la perception visuelle des distances

Rappelez-vous de cette situation du quotidien dans laquelle vous êtes dans votre canapé et essayez de toucher un objet devant vous sans vous lever. Vous n’arrivez pas à l’atteindre et vous vous indignez « oh il est loin de moi ». Maintenant vous vous munissez d’un outil tel qu’un bâton pour atteindre cet objet, vous réussissez à l’atteindre et vous vous dites « oh il est proche de moi ». L’idée que je défends à travers cette situation est que nos capacités d’actions influencent notre perception de l’environnement. En se basant sur le cadre théorique de la cognition incarnée, de nombreux chercheurs ont examiné la relation entre perception et action. Par exemple, lors de l’utilisation d’un outil augmentant la portée de la main plutôt que notre propre main, les individus perçoivent les distances comme plus courtes (Witt et al., 2005). Cette conception incarnée de la perception remet ainsi en cause l’approche cognitiviste de la perception qui propose que de simple indices visuels et oculomoteurs serait nécessaire pour percevoir notre environnement. À travers les travaux réalisés que j’ai réalisés dans ce domaine, cette présentation tâchera d’expliquer comment l’action participe à la construction de notre perception. Nous aborderons ainsi les divers arguments empiriques concernant l’influence de l’utilisation de l’outil sur la perception des distances, les critiques méthodologiques et théoriques présentes dans la littérature et enfin les pistes de réflexions sur les mécanismes sous-jacents de l’influence de l’outil.

15h15-16h15 : Hamza SABEK
La corrélation visuotactile augmente l'intégration des retours visuels dans la représentation de l'action

Selon l'approche idéomotrice et la théorie du codage des événements, l'action est représentée en fonction des retours sensoriels qu'elle peut produire (Hommel, 2019). L'un des principaux enjeux est donc de comprendre comment nous représentons nos actions lorsque celles-ci entraînent de multiples retours sensoriels simultanés, tels que des retours visuels, tactiles et proprioceptives (Pfister, 2019). De nombreuses études ont induit un conflit entre les retours visuels et tactiles/proprioceptifs pour explorer les processus d'intégration multisensorielle liés à la représentation du corps en action. La plupart suggèrent une prédominance des retours visuels dans cette intégration (Botvincik & Cohen, 1998). Cependant, une étude antérieure inversant les retours visuels a observé une prédominance des informations tactiles/proprioceptives (Sutter et Ladwig, 2012). Notre travail cherche à tester l'hypothèse selon laquelle la prédominance de la modalité visuelle dépend de la détection de corrélations visuotactiles, soulignant ainsi l'importance de ces corrélations pour l'émergence du sentiment d'appropriation corporelle (Ehrsson, 2020). Les participants ont placé leurs mains dans un dispositif générant un conflit entre les retours visuels et tactiles/proprioceptifs. Ils ont effectué une tâche tactile en synchronie ou asynchronie avec les retours visuels. Une seconde étape a évalué la représentation spatiale des mains en action à travers une tâche Simon. Les résultats ont révélé une prédominance des retours visuels dans le groupe synchrone par rapport au groupe asynchrone, soutenant ainsi l'hypothèse selon laquelle la détection de corrélations visuotactiles est

Mis à jour le 23 janvier 2024